C’est situé au pied des Monts-Valin que la Distillerie du Fjord fait couler les alambics pour la première fois en 2016. Première micro-distillerie de la région du Saguenay-Lac-St-Jean, c’est le travail de deux frères et leur père qui a permis de mettre l’entreprise au monde. Nous n’avons pas la prétention de dire que nous sommes les premiers à avoir distillé mais les premiers à l’avoir fait avec un permis. Dès les premiers balbutiements du projet, c’est un historique familial qui a inspiré à la réalisation de l’entreprise.

Cette curiosité et cet intérêt pour la distillation se sont transmis d'une génération à l'autre depuis Joseph, Aurèle, Bertrand et aujourd'hui Serge et ses fils Benoit et Jean-Phillippe.

Serge vous raconte la légende des 5 générations « d'amateurs de gin »

Joseph Bouchard

Première génération d'amateurs de gin

Selon ce qui nous a été raconté, ce serait notre arrière-grand-père Joseph qui nous aurait initiés au bonheur de boire un bon gin. Durant les dernières années de sa vie, mon père, le petit-fils de Joseph, allait, toutes les semaines, lui chercher sa bouteille de gin à la Commission des liqueurs, cette bouteille verte avec le cœur rouge qui traine encore dans les armoires de nombreuses familles.

Aurèle Bouchard

Deuxième génération d’amateurs de gin

J’ai bien connu Aurèle, mon grand-père. C’était un « patenteux » comme on dit. Il a opéré une glacière pendant plus d’une décennie, de là notre surnom de « Bouchard la glace ». Il avait inventé une scie pour couper la glace du Lac-Saint-Jean avec une lame de 4 pieds de diamètre! Selon ce qui nous a été raconté par l’un de mes oncles, Aurèle aussi était amateur de gin et il aurait « patenté » son propre alambic à partir de « vaisseaux et de bouts de tuyau de cuivre ». Mon grand-père installait son chaudron sur le poêle dans le sous-sol et ma grand-mère mettait de la « gazette » dans les vitres, car elle n’aimait pas particulièrement ce passe-temps pas très « réglo ».

Bertrand Bouchard

Troisième génération d’amateurs de gin

Mon père, Bertrand, était lui aussi un amateur de gin. Il buvait surtout du Beefeater/Seven Up ou du Tanqueray lors des grandes occasions. Il était un « patenteux » lui aussi. Il réparait les « Ski Doo » et maîtrisait autant le bois que la plomberie. 56 métiers comme on disait. Je me rappelle lorsqu’il se lançait dans la fabrication de « baboche » à l’automne. Il disait que c’était pour avoir un peu de fun durant les Fêtes. Moût de céréales dans un gros baril de bois, des bulles magiques qui duraient 10 jours et ensuite, il sortait de nulle part sa fameuse « chesspinte en stainless » légèrement modifiée. Il l’installait sur son poêle Coleman dans le sous-sol et moi, enfant, je l’espionnais à travers les marches de l’escalier. Je ne réalisais pas à cette époque que les arômes agréables de cet élixir illicite s’imprégnaient en moi et me motiveraient à vouloir poursuivre dans ce chemin avec passion, avec mes fils, mais cette fois en toute légalité. « Salut, mon Bert! »

Serge, Jean-Philippe et Benoît Bouchard

Quatrième et cinquième génération d’amateurs de gin

Mes fils, Jean-Philippe et Benoît, m’ont dit un jour: « Et Pa! On se fait du gin ». Je leur ai ensuite parlé d’une histoire qui était encore tenue secrète. L’idée est rapidement passée à un projet concret. Jean-Philippe, avec son âme d’entrepreneur, Benoît, avec sa rigueur de chimiste et moi, Serge, le père, retraité, avec mon expérience industrielle. Oui, nous avons travaillé fort à mettre en œuvre la 1re micro-distillerie au Saguenay-Lac-Saint-Jean dans le but de produire les meilleurs gins en utilisant la richesse boréale locale. Nos ancêtres nous ont inspirés pour apprécier le gin. Aujourd’hui, nous sommes heureux de le produire, en toute légalité, et nous partageons notre passion et le caractère unique de nos produits avec tous les amateurs.